14 mars 2018 – 14 mars 2023: 5 ans depuis la disparition de Vladjimir Legagneur, l’enquête est au point mort
Ce 14 mars 2023 ramène le cinquième anniversaire de la disparition du photojournaliste, Vladjimir Legagneur. Ce dernier s’était rendu à Grand-Ravine, un quartier au sud de Port-au-Prince, tenu par les gangs, afin de réaliser un reportage. Une enquête autour de sa disparition avait été ouverte mais celle-ci est toujours au point mort.

Depuis sa disparition, personne n’a aucune nouvelle de lui. Des informations qui n’ont jamais été confirmées fusaient de tout part, révélant son assassinat par les hommes du puissant chef de gang décédé, Anel Joseph.
La justice haïtienne avait ouvert une enquête après que l’épouse du journaliste, Florette Guerrier avait déposé une plainte. Quelques jours après soit le 28 mars, la PNH avait annoncé que des « données précises » avait été recueillies et écartait la thèse d’enlèvement car il n’y avait eu aucune demande de rançon. Le Directeur de la Police Nationale d’Haïti à l’époque, Michel-Ange Gédéon avait assuré que Grand-Ravine serait « vidée de ses bandits et accessible à tous » « dans les jours qui viennent et soutenait qu’il n’y avait pas de « zone de non droit » pour les forces de l’ordre.
« Pas de zone de non-droit pour la PNH. Dans les jours qui viennent Grand-Ravine sera vidé de ses bandits et accessible à tous. Nous demandons la collaboration de toute la population vivant dans ladite zone. » avait soutenu sur son compte Twitter l’ancien DG de la PNH.
Dans les colonnes du quotidien Le Nouvelliste, le directeur départemental de l’Ouest de la PNH à l’époque, Berson Soljour, avait révélé que des preuves palpables de l’assassinat du journaliste avaient été trouvées notamment des « ossements, sans le crâne » et « un chapeau ». Ceux-ci avaient été récupérés par la police sur un terrain vague, à Sillon, localité de Palema, à Grand-Ravine, le mercredi 28 mars 2018. Jusque là, rien n’était encore confirmé. Il fallait faire un test ADN pour vérifier si les ossements retrouvés correspondaient bel et bien au disparu.
Les jours passent, mais rien n’a été fait. D’ailleurs, c’est toujours le cas en Haïti. Cinq ans après, l’enquête est au point mort. Personne ne sait ce qu’il est advenu réellement du photojournaliste. La grande mobilisation autour du sujet qui annonçait les couleurs n’est plus. Alors que les médias et les associations de journalistes dénonçaient avec force la passivité des autorités compétentes, ces derniers semblaient ne plus intéressés à mesure que les mois. Aujourd’hui, cinq années plus tard, l’enquête est au point mort et personne ne semble intéressé à ce qu’elle soit aboutie.
À rappeler que Vladjimir Legagneur était photojournaliste indépendant un an avant sa disparition. Il avait travaillé pour le journal Le Matin et collaborait aussi à l’agence de presse en ligne Loop Haïti. Il travaillait également pour d’autres ONG et s’intéressait particulièrement aux problématiques sociales.