Une délégation de l'Organisation des États Américains (OEA) doit séjourner dans le pays au cours de cette semaine pour faciliter la tenue d'un dialogue entre les protagonistes de la crise qui secoue le pays. Alors que les avis des secteurs, groupes politiques sont divisés sur ce sujet, la Coalition Nationale des Forces et Démocratiques Haïtienne (CONAFPODHA), à travers une correspondance datée du 05 juin, a fixée sa position et fait des propositions à l'OEA.
Pour justifier sa position, la CONAFPODHA a fait une mise au point sur la conjoncture socio-politico-économique du pays aggravée avec l'arrivée de Jovenel Moïse au pouvoir.
<< L'aggravation de la situation sociopolitique, économique et sécuritaire avec l'arrivée de monsieur Jovenel Moïse au pouvoir à partir des élections législatives et présidentielles de 2015, jette le Pays dans une impasse extrêmement difficile, qui menace tous les acquis démocratiques, difficilement construits au fil du temps, aux prix de grands sacrifices >>, a fait savoir cette structure.
Pour la CONAFPODHA, le président Jovenel Moïse est une menace pour la démocratie. Son régime mis en place durant son quinquennat a miné tous les efforts de paix, de stabilité et de bonne gouvernance, consentis par la communauté internationale, dont l'organisation hémisphérique OEA.
Elle en veut pour preuve la violation systématique de la constitution de 1987,la charte fondamentale ; La mise sur pied d'un conseil électoral provisoire illégal et inconstitutionnel ; L'instrumentalisation de la justice, de la police nationale (PNH) et d'autres institutions étatiques; La légalisation des gangs armés et le soutien inconditionnel aux bandits par les plus hautes autorités de l'État; Le massacre des civils dans les quartiers populaires par les sbires du pouvoir, évoluant en toute impunité.
Plus de 111 gangs armés ont été installés et repartis sur tout le territoire national. Le banditisme est devenu un marché pesant des centaines de millions de dollars au bénéfice de ceux qui importent les armes et les munitions; La répression systématique menée contre les opposants au régime en place : assassinat, emprisonnement, exil, persécution politique, la corruption, le vol, le gaspillage des ressources de l'État, devenu monnaie courante du pouvoir en place ; La velléité d'organisation un referendum constitutionnel, formellement interdit par la constitution de 1987, art 284-3, en vue d'assoir son pouvoir personnel etc, a rapporté la CONAFPODHA.
Les indicateurs macroéconomiques sont au rouge, les indices de développement humains sont négatifs, et l'espoir d'un lendemain meilleur est triste et sombre. Le pays est à deux doigts d'une explosion sociale, a poursuivi la Coalition.
préoccupée et alarmée par la situation du pays, la Coalition des forces politiques et démocratiques haïtiennes propose de : Réunir toutes les forces vitales de la société, sous les auspices de l'OEA, en vue de planifier le départ de monsieur Moïse, au plus tard au début du mois de juillet; Rencontrer les acteurs sociaux politiques, dans le but d'établir une feuille de route pour la transition de rupture; Créer les conditions nécessaires à la participation des jeunes, des femmes et des paysans dans le gouvernement de transition
Cette structure propose également de Désarmer les gangs à travers les quartiers populaires et pacifier le pays ; Réaliser les grandes réformes constitutionnelles et institutionnelles de l'État et faire un bilan général d'où nous en sommes, quelle société nous voulons (économie, politique, constitution…), et répondre à certains désirs du peuple.
La situation du pays se dégrade de plus en plus. Les autorités étatiques se montrent impuissantes. Rien ne marche. Martissant, Ti bwa, Grand Ravine, Cité Soleil, bas Delmas les gangs s'affrontent. Entre temps, l'administration Moïse-Joseph ne parle que de référendum et d'élections.