À quelques jours de la grande messe du football mondial qui se déroulera au Qatar à partir du 20 novembre prochain, la fièvre de la compétition ne se fait pas encore sentir en Haïti. Si pour les éditions antérieures, maillots, drapeaux et mouchoirs à l'effigie des équipes les plus appréciées en Haïti décorent les rues, très peu de maillots sont remarqués et les fans ne sont pas mobilisés selon leurs témoignages même s'ils disent attendre la compétition.

La Coupe du Monde c'est la compétition qui rallie le plus de fans en Haïti. Même si l'individu n'est pas attiré par les autres championnats mais quand il s'agit de la présence du Brésil et de l'Argentine dans une compétition, ça attire forcément la curiosité. Cependant, cette édition qui se tiendra au Qatar ne draine pas la fièvre comme par le passé.
Les bases souvent regorgées de fans sur l'autoroute de Delmas où au niveau du Centre-ville de Port-au-Prince, c'est silence totale comme si la Coupe du Monde était reportée.
À Delmas 43, 47 et 75 entre autres où les fans regardaient les matchs dans de grandes salles, aucune préparation n'est encore faite. Et au Village Solidarité où fans du Brésil et l'Argentine partagent leurs passions du football le doute s'installe.
À moins d'une semaine, si l'on se rend sur la route de Delmas qui par le passé était décoré avec les marchands qui vendent drapeaux, maillots, mouchoirs des sélections, le constat est nettement différent du passé.
Le peu de marchands qui vendent ces produits cités plus haut évoquent une nette diminution du nombre de ceux qui sont à l'affût derrière soit le Brésil ou de l'Argentine. Les gens n'ont pas d'argent, expliquent certains marchands qui sont assis au bord de la route.
Conséquence des deux mois de crise du carburant
Cette non mobilisation et ce manque d'enthousiasme pour le moins, est le résultat de la crise née de la montée des prix du carburant selon certains passionnés du football interrogés sur le sujet. Smith, Arol, Dieudonné et Marcus se sont exprimés sur cette situation.
" D'abord je ne pensais pas au mondial pour être honnête. La situation du pays m'intrigue. Mais en qualité de fan du Brésil j'attends de voir ce qui va se passer. Je vais regarder la coupe du Monde. Mais j'ai pas encore de moyens pour acheter des maillots pour le moment", a fait savoir le premier cité.
Pour sa part, Arol se souvient de la Coupe du Monde 2018 où la situation était plus ou moins vivable.
" En 2018, à moins d'une semaine de la Coupe du monde j'avais déjà au moins drapeaux et maillots de l'Argentine mon équipe de cœur. Mais cette année je ne sais même pas où je vais pouvoir regarder les matchs je n'ai pas de courant depuis plus de deux mois", se désole le jeune de 24 ans.
Pour leur part, Dieudonné et Marcus, s'ils ne se soucient pas de la crise qui a eu d'impacts sur la situation du pays et conséquemment sur la coupe du monde pour les haïtiens, ils se préparent à parier sur les équipes.
Des chroniqueurs sportifs ne voient pas clairs
"Nous avions écrit, l'administration de la radio a écrit également à des sponsors qui habituellement répondent à l'appel. Ils informent qu'ils ne pourront pas tenir pour cette année par rapport aux conséquences néfastes de la crise sur leurs entreprises respectives", a expliqué ce chroniqueur sportif d'une station bien connue de la capitale.
Ne voulant pas se faire citer, il souligne qu'aucun préparatif n'a été fait pour cet événement qui débutera dimanche.
" Avec ou sans les sponsors, on va faire le mondial. On espère que ces derniers nous rejoignent en chemin", a-t-il souhaité ajoutant que beaucoup de ses confrères sont dans la même situation à quelques exceptions près.
En tout cas, si en Haïti la fièvre du mondial ne se fait pas encore sentir, au Qatar, les sélections arrivent à tour de rôle en attendant la grande ouverture prévue pour dimanche prochain.