Cela fait exactement une semaine que la population de diverses localités de la région métropolitaine a entamé une "chasse aux bandits". Plusieurs présumés assaillants ont déjà fait les frais notamment à Canapé-Vert, Debussy, Laboule 12 ainsi que d'autres villes de province. Si pour certains, cette réaction de la part de la population est une bonne initiative, pour d'autres, elle est la preuve tangible que le gouvernement est dépassé face à la dégradation de la situation sécuritaire du pays." L'historien Georges Michel partage ce même point de vue.

Dans une interview accordée, hier samedi, à la Radio Kiskeya , l'historien a déclaré que la population qui se donne justice en stoppant les présumés bandits est la preuve que le gouvernement dirigé par le PM Ariel Henry est dépassé par les événements. D'un autre côté, il a estimé que cette situation n'est pas prête à être résolue.
"Ce qui ne m'étonne pas. D'ailleurs, les autorités concernées ont le devoir de garantir la sécurité à la population. Ce qu'elles ne font pas puisque les gangs armés imposent leur loi un peu partout. J'avais prévu que l'arrivée d'une force militaire étrangère redonnerait confiance à la population. Cependant, puisque celle-ci tarde à venir, et que la population est impatiente, elle prend donc les choses en mains", a-t-il fait savoir tout en estimant que le peuple a l'avantage du nombre.
"Dépassé, le gouvernement n'a pas donné l'initiative à la population c'est plutôt cette dernière qui l'a prise", a poursuivi l'historien.
Par ailleurs, Dr Georges Michel a indiqué que cette vengeance populaire entamée n'est pas prête à être résolue. Il a même avancé que ce mouvement insurrectionnel va s'intensifier sur le territoire national.
"C'est regrettable que nous en sommes arrivés à ce point mais je ne vois pas comment les autorités vont résoudre ce problème. Cette vengeance populaire va d'ailleurs s'intensifier. La population de diverses localités vont s'armer de machettes pour traquer les bandits (…) Tous les chefs de gangs trouveront leur compte", a-t-il soutenu.
Parallèlement, l'historien a souligné que cette situation dans laquelle la population investit les rues pour traquer les bandits est un moment exceptionnel dans l'histoire du pays. Selon lui, c'est parce qu'aucun gouvernement qui a dirigé le pays n'avait été aussi irresponsable que celui du Premier ministre Ariel Henry.
Alors que la "chasse aux bandits" communément appelé "Bwa kale" se poursuit dans divers endroits du pays, la PNH, quant à elle, continue à multiplier les opérations visant à déloger les gangs armés. Dans une note publiée, ce dimanche, elle a d'ailleurs confirmé l'intensification des opérations dans des localités comme Village de Dieu, Grand Ravine, Meyotte et Savane Pistache.