Carnaval: Port-au-Prince danse sur le kidnapping et les immondices

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Cette année le carnaval national ne tient pas. Mais les mairies ont reçu de l’argent pour des activités carnavalesques comme l’avait annoncé la ministre de la culture et de la communication, Emmelie Prophète. Et depuis, les municipalités s’activent pour offrir de l’ambiance à leur population respective. C’est le cas de Port-au-Prince.

Carnaval à Port-au-Prince/ cp: Mairie de Port-au-Prince

En effet, depuis le dimanche 19 février 2023, le Centre-Ville de Port-au-Prince danse au rythme des méringues carnavalesques. La mairie de Port-au-Prince avait mis tout en branle pour faire danser les carnavaliers. Bandes, groupes musicaux, chars, danses, tout est au rendez-vous pour les trois jours gras, dans cette capitale qui fait peur.

De mombreux citoyens s’étonnent de la dynamique dégagée par les autorités municipales pour faire le Carnaval. Des autorités qui ne se font jamais entendre sur les cas de kinapping au quotidien qui se multiplient dans leur commune. Elles ne sont pas non plus soucieuses de l’insalubrité criante à laquelle fait face la capitale.

 » Je n’ai jamais vu ces modèles de dirigeants sans souci. Comment peut-on expliquer que le maire de Port-au-Prince ne se prononce jamais sur l’insécurité grandissante dans la ville? Pourquoi ne se prononce t-il pas sur les cas de kinapping à répétition? Sur les tas d’immondices qui montent en spirale dans le ciel à Port-au-Prince? », s’interrogent des citoyens qui dénoncent parallèment l’organisation du Carnaval dans ce contexte d’insécurité généralisée dans le pays et à Port-au-Prince particulièrement.

Le Carnaval n’était pas une nécessité dans ce contexte

Si peu, étaient les voix qui dénonçaient la tenue du carnaval de Jacmel, en raison du climat plus ou moins paisible qui règne là-bas, mais pour Port-au-Prince, de nombreux citoyens interrogés pensent que le carnaval n’était pas nécesssire dans ce contexte.

« Le Carnaval n’est pas une nécessité dans ce contexte », ont réagi plus d’une dizaine de citoyen interrogé autour de la question s’il était important d’organiser les festivités carnavalesques cette année.

 » Ceux qui vont danser au Champs de Mars, je ne les considère pas comme des gens normaux. S’ils étaient normaux ils auraient laissé la mairie danser seule », a poursuivi l’un d’entre-eux qui fustige même le comportement des policiers présents pour sécuriser ceux qui ont fait le déplacement. Il redoute l’extinction du pays si la population reste dans son sommeil.

« Un peuple qui danse sur sa misère, sur ses problèmes a besoin d’un porteur de flambeau pour lui apporter un brin de lumière dans ce contexte où le pays est sur la voie de disparaître si rien n’est fait », a t-il conclu.

Au côté des immondices et l’insécurité, l’Hôpital Général

Les médecins résidents de l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti sont en grève depuis plusieurs semaines, ils réclament de meilleures conditions de travail et une augmentation de salaire. Mais malgré la grève et des mouvements de rues, le problème demeure, face à des autorités qui ne se soucient pas de la santé de leur concitoyens.

Déjà dans une situation difficile avant la grève, la situation s’est détériorée un peu plus. Des malades en manque de soins, l’insalubrité, des odeurs nauséabondes. C’est dans ce décor que vivent les patients dans le plus grand centre hospitalier du pays.

Pendant ce temps, le paradoxe, l’État dépense plus de 100 millions de gourdes pour le Carnaval.

À Port-au-Prince, à cause de l’insécurité, le blackout, on change l’horaire du carnaval mais oubliant les vrais problèmes de la ville.

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