Après le vote de la résolution 2699 qui autorise le déploiement d’une force multinationale en Haïti, dirigée par le Kenya, l’organisation dénommée Nou Pap Konplis n’entend pas donner carte blanche à cette dernière pour plusieurs raisons. C’est ce qu’a indiqué la structure dans une note publiée mercredi 4 octobre 2023.
L’intervention “robuste” d’une force multinationale en soutien à la PNH, sous le leadership du Kenya, est à nos portes, et le regard sceptique de plus d’un la fixe déjà. C’est le cas de Nou Pap Konplis qui a clairement exprimé sa position dans une note de presse rendue publique, mercredi. D’après l’organisation, la Police kényane très reprochée sur son territoire à cause de ses nombreux cas de violations des droits humains notamment lors des dernières manifestations contre le gouvernement kenyan, ne peut apporter les résultats souhaités.
Parallèlement, la structure qui s’engage à défendre les droits de la population haïtienne a mis en avant d’autres raisons comme les mauvais souvenirs des interventions des forces onusiennes dans le pays avec notamment le choléra, les cas d’abus sexuels et de vol.
“Nous n’espérons pas revivre les blessures du passé des Casques bleus de la Mission des Nations-Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH), présente de 2004 à 2017, une mission qui avait en effet apporté le choléra, entraîné une épidémie ayant fait plus de 10 000 morts sans compter divers cas d’abus sexuels et de vols.” a écrit Nou Pap Konplis dans sa note.
Par ailleurs, l’organisation a fait savoir qu’il est essentiel que le gouvernement, dirigé par le Premier Ministre Ariel Henry, travaille avec les États membres de l'ONU, les organisations de défense des droits de l'homme et les citoyens afin d’exiger “des paramètres clairs, obligatoires et exécutoires” de la mission internationale de sécurité qui interviendra bientôt en Haïti.
“Nous devons faire un dépassement de soi et en même temps faire un appel aux filles et aux fils du pays qui ont une compétence avérée dans la politique internationale et la diplomatie internationale pour s’assoir sur la feuille de route de la mission multinationale afin de ne pas répéter les mêmes erreurs du passé.” a soutenu la structure tout en soulignant la nécessité d’un gouvernement d’unité nationale.