Crise sécuritaire en Haïti : entre débats et actions « concrètes », une faussée se creuse

Crise sécuritaire en Haïti : entre débats et actions « concrètes », une faussée se creuse

L’insécurité qui sévit actuellement dans le pays soulève de nombreuses réactions de la part des acteurs de tous les secteurs de la vie nationale. Tout le monde semble se positionner en donnant leurs points de vue ainsi que les mesures à adopter pour pallier au problème. Cependant, malgré les débats soulevés dans la presse, à travers des forums, des rencontres et des conseils des ministres, la crise sécuritaire s’aggrave davantage et les violences perpétrées par les gangs armés dans divers quartiers de la zone métropolitaine ainsi que d’autres villes de province s’intensifient.

Depuis quelques mois, plus précisément, après que le gouvernement haïtien ait sollicité une aide militaire étrangère auprès des Nations-Unies, la situation sécuritaire en Haïti devient davantage une préoccupation pour les dirigeants en Amérique. En tout cas, c’est ce que peuvent démontrer les rencontres, les entretiens et forums organisés dans lesquels la situation actuelle du pays a toujours été évoquée. Cependant, jusqu’à date, aucune action conséquente n’a encore corroboré les nombreuses propositions faites ainsi que les plans de sécurité mis en place.

L’incertitude totale autour de la question du déploiement d’une force militaire étrangère

Les États-Unis ont opté pour une intervention militaire étrangère sous le leadership du Canada. Mais le gouvernement canadien a décliné arguant que son armée était préoccupée par l’Ukraine et l’OTAN. Lors d’une rencontre le 24 mars dernier, Joe Biden et Justin Trudeau s’étaient donc mis d’accord sur d’autres solutions notamment la formation de cadres ainsi que des agents de la PNH.

À part les sanctions prises à l’encontre de quelques membres de la classe politique et quelques élites éconcomiques et l’envoie de deux bateaux des forces armées canadiennes pour patrouiller les eaux haïtiennes, aucune action concrète n’a été faite ni par le gouvernement canadien ni par la Maison Blanche.

Une autre mission onusienne ?

Si le gouvernement canadien a donc refusé catégoriquement d’envoyer 4000 de ses soldats sur le territoire Haïtien afin de livrer combat, au côté de la PNH, contre les gangs armés, le Président américain Joe Biden avait pris la partie de reconduire une mission de stabilisation de l’ONU dans le pays. Bien que les discussions se font en bon termes avec l’UE, l’offensive russe en Ukraine demeure une préoccupation de la plus haute importance pour ces derniers. De ce fait, la question a propos de la crise haïtienne sur le plan sécuritaire est quelque peu bloquée dans les méandres des Nations-Unies.

D’autres gouvernements à travers la CARICOM et de l’Amérique latine ne cessent de branler la sonnette d’alarme en sollicitant une réponse formelle à la crise multidimensionnelle qui sévit en Haïti. En effet, les dirigeants de la Jamaïque, de la Barbade, du Salvador s’étaient prononcés sur la crise sécuritaire.

La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley a même rencontré, ce vendredi 31 mars 2023, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, afin de mettre en relief l’établissement d’un dialogue politique inclusif et aussi s’engager à travailler de concert pour répondre au besoin urgent du peuple haïtien. Pour l’instant, aucune disposition n’est encore prise visiblement.

La question des FAD’H soulevée puis mise de côté par le PM

Lors d’une visite au quartier général des Forces Armées d’Haïti (FAD’H), le 17 mars dernier, le Premier ministre Ariel Henry avait annoncé que les militaires seront mobilisés au côté des agents de la PNH pour combattre les gangs armés. Une décision qui avait été saluée par certains. Or, d’après son entourage, le locataire de la Primature semble retourner sur sa décision par le fait que certains « pays amis » ne voient pas de bon œil une telle disposition.

Des sources affirment qu’il s’appuie plutôt sur la Commission Nationale de Désarmement, Démantèlement et Réinsertion (CNDDR) en vue de convaincre les gangs à déposer les armes. Il semble aussi attendre d’autres alternatives venant de la Communauté Internationale. Ce qui montre bien un flou total en ce qui a trait aux discussions et aux actions posées jusque là dans le dossier de l’insécurité.

Alors que l’insécurité prend de l’ampleur un peu plus chaque jour sur l’ensemble du territoire national, les autorités concernées ne font que « discuter » entre eux et à travers les médias. Elles montrent qu’elles sont bel et bien dépassées par les événements.

À rappeler que le 20 mars dernier, la ministre de la Justice et de la Sécurité Publique avait déclaré publiquement qu’il existe en Haïti des territoires perdus.

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