Depuis le lundi 11 septembre, la rentrée scolaire a eu lieu mais sans doute pas comme l’avait tant prônée le ministre de l’éducation Nationale, Dr Nesmy Manigat. Avec très peu d’élèves dans les rues de la capitale pour le peu d’établissements scolaires qui ont ouvert leurs portes, cette année académique ne sera pas différente comme les précédentes et ce, malgré les “mesures” qu’avaient annoncées le titulaire du MENFP.
Ce mercredi, à 8h:00 AM, une tournée dans plusieurs quartiers de l’aire métropolitaine a permis de confirmer que la rentrée scolaire qui était fixée, lundi dernier, n’a finalement pas eu lieu, ou du moins, comme l’avait prôné les autorités concernées. Avec certaines écoles qui n’ont même pas reçu le quart de la moitié de leur effectif, et d’autres, toujours occupés par les gens qui fuient les violences dans les quartiers assiégés par les gangs armés, la rentrée scolaire est totalement perturbée cette année.
Intervenant au Journal d’Haïti et des Ameriques, sur RFI ce mercredi, M. Manigat a fait le point sur plusieurs sujets liés à l’entame de cette nouvelle année académique notamment le nombre d’enfants attendus en classe, les aides pour encourager le retour à l’école des enfants, mais aussi et surtout, la situation actuelle des écoles servant de centre d’hébergement pour les déplacés des quartiers assiégés par les gangs armés dans l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et aussi dans l’Artibonite.
D’après le ministre de l’éducation Nationale, une trentaine d’écoles dans la région métropolitaine [ce chiffre peut être revu à la hausse] sont occupées par les résidents qui ont été contraints à fuir leurs domiciles. Dans ces établissements scolaires publics, 3000 enfants [un chiffre qui peut être doublé] ont été identifiés. Des informations fournies par une commission d’enquête qu’avait mise sur pied le Ministère
En ce qui a trait aux mesures prises par les autorités concernées pour encourager les parents, confrontés à la crise socio-économique, à préparer, serait-ce qu’en partie, la réouverture des classes, Nesmy Manigat a fait savoir qu’une aide de 15.000 gourdes est en cours. Une somme que 500 000 parents, dont leurs enfants fréquentent les écoles publiques, finiront par recevoir. Le titulaire du MENFP a aussi souligné la distribution du “Livre unique” dans les écoles par milliers d’exemplaires.
Autre point encore à signaler, la perte de personnels “qualifier” dans le système éducatif à cause du Humanitarian Parole Application communément appelé « Programme Biden ». Selon M. Manigat, bien que celle-ci constitue une véritable casse-tête pour la carte scolaire, la commission mise en place est en train de travailler également sur ce dossier.
Alors que la rentrée scolaire s’effectue tant bien que mal, de manière clopin-cloppant, [ce qui est tout de même mieux que rien, estiment certains] et que nombreux sont ceux qui pensent que la grande majorité des élèves finiront par se rendre en classe cette année, quelles sont les dispositions prises par les autorités concernées pour favoriser le bon déroulement de l’année académique ?
Dans une perspective où les gens continueront à fuir leurs domiciles, leurs quartiers, sous les menaces des individus armés, quels sont les dispositions mis en place par les responsables pour empêcher et/ou parer à cette éventualité ? Autant de questions que peut bien se poser même les moins avisés.