Grand’Anse: plus de 500 cas de viols recensés durant les 5 dernières années
Depuis 2018, les rapports des organisations de droits humains font état de cas flagrants de violence, de violence sexuelle, de viols et de pédophilie au niveau du département de la Grand’Anse. Si un calme a été plutôt signalé en 2022, il n’a été pourtant rien de tout cela. Un rapport de l’Initiative départementale sur la traite du trafic des enfants fait état d’une situation accablante avec plus de 100 cas de viols.

En effet, selon cette organisation qui travaille dans le domaine de la protection des droits humains, il s’agit de 149 cas de viols dans le département de la Grand’Anse pour l’année 2022. Parmi elles, 131 filles entre 3-17 ans et 16 femmes entre 18 ans et plus. Il s’agit d’un total de 42 de cas de plus que l’année 2021 où la même organisation avait recensé 107 cas de viols.
En 2020, l’Idette avait fait état de 74 adolescentes violées dans la commune de Beaumont, toujours dans le département de la Grand’Anse. Ces mineures étaient au niveau de huit écoles différentes de ladite commune.
En 2019, elles étaient 123 femmes et filles victimes d’actes de violence physiques, sexuelles et de séquestration, dans le département de la Grande’Anse selon l’initiative départementale contre la traite et le trafic des enfants (Idette). Ce qui porte le total à plus de 500 cas de viols sur les 5 dernières années dans le département de la Grand’Anse.
Et pour ne rien arranger pour la Grand’Anse, pour seulement les 15 premiers jours de l’année 2023, pas moins de 8 cas de viols ont déjà été recensés.
Le mutisme inquiétant de la justice
En dépit de faits graves évoqués qui se sont produits dans la Grand’Anse ces quatre dernières années, la justice dans ledit département ne se montre pas soucieuse des préjudices dont sont victimes des filles et des femmes dans cette partie du pays, dénonce l’Idette. Cette organisation qui travaille depuis des années au côté de l’Institut du Bien être Social et de Recherche s’en prend au Commissaire du gouvernement de la juridiction qui viole le droit des victimes.
« Le tout-puissant commissaire du gouvernement de Jérémie, André Mary Pyram, fonctionne sans crainte ni scrupule. Il n’a aucune gêne à violer et bafouer les droits des victimes de viol dans le département de la Grand’Anse, en libérant plus de 50 inculpés de viols sur mineurs en octobre 2022, sans même attendre l’ordonnance du juge instructeur », peut-on lire dans un document rendu public par l’IDETTE.
Nous avions tenté vainement de trouver le commissaire du gouvernement pour répondre à des accusations portées contre lui. Malgré l’insistance, le CG n’a pas répondu. Et dans l’intervalle des organisations dénoncent des menaces de morts dont est l’objet le coordonnateur de l’Idette Gérald Guillaume.
Dans une note commune, elles demandent aux plus hautes autorités du pays de prendre en main le responsable qui fait objet de menace de mort pour le travail visant à dénoncer les violeurs dans le département de la Grand’Anse.
Mis à part la Grand’Anse, ces dernières semaines, de nombreux cas de viols ont été repertoriés au niveau de Canaan.
Dans les quartiers dominés par les groupes armés la violence sexuelle est souvent utilisée par les gangs pour assoir leur hégémonie, avait dénoncé le responsable de la section droits humains du BINUH, Arnaud Gustave Royer, le 19 janvier 2023 lors d’une assise sur les violences sexuelles en Haïti.
Face à ce fléau qui gangrène le département de la Grand’Anse, plus d’un se demande où est passé le ministère à la Condition Féminine et aux droits des femmes qui garde le silence face au sort des femmes et filles dans la Grand’Anse. Le département de la Grand’Anse ne mérite t-il pas une attention plus particulière ?