Vivre en Haïti ces derniers temps, c’est comme vivre en enfer. Les problèmes sont multiples. Insécurité, crise de carburant, crise économique, crise sociale, crise environnementale et crise politique bouleversent le quotidien de la population. À cela, s’ajoute la cherté de la vie.
Les prix des produits de première nécessité grimpent à grands pas. La population ne sait pas à quel saint se vouer. C’est avec beaucoup de difficultés que les pères et mères de famille parviennent à nourrir leurs enfants.
Les citoyens sont aux abois. Ils assistent avec peine, la montée des prix des produits de première nécessité notamment les produits alimentaires. Dans les rues, les restaurants comme dans les familles surtout celles des plus démunies, c’est la frustration. Le manger et le boire sont devenus luxe.
Des cris de désespoir, de tourments des haïtiens se font entendre à longueur de journée dans les quartiers, les marchés publics, à travers les réseaux sociaux et même dans des émissions de radio. Mais c’est en vain. Les dirigeants sont sourds et muets.
Un regard sur les prix de certains produits
Au cours de ces dernières semaines, les choses se sont empirées avec notamment la crise du carburant. À Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, comme dans les villes de province, on ne peut se permettre d’acheter quelques choses sans demander le prix par avance. Car, le produit qui se vendait à un prix, il y a deux semaines, peut ne plus avoir ce même prix aujourd’hui.
Dans quelques coins de la zone métropolitaine de Port-au-Prince, le sac de riz de 25 kg se vend à (2500, 3000 gourdes); la caisse de spaghetti suivant la marque se vend à (1100, 1150 gourdes) ; le plateau d’œufs (500 gourdes); poids noir (600 gourdes); poids beurre (650 gourdes); gallon d’huile (1150 gourdes); marmite de maïs (400 gourdes); lait (40, 45, 50 gourdes) l’unité.etc.
Dans certaines provinces
Le problème de la vie chère ne frappe pas que la capitale. Les villes de province sont aussi concernées. À Limbé, commune du département du Nord, les produits alimentaires ne sont pas à petit prix: la marmite de riz se vend à (360 gourdes), poids noir (540 gourdes) poids beurre (750 gourdes), blé (300 gourdes), Sucre crème et sucre blanc respectivement (360 et 450 gourdes).
Le gallon d’huile (3,78L) se vend à (1000 gourdes), un morceau de hareng saur (25 gourdes), une petite boîte de lait (50 gourdes), la caisse se vend à (1500 gourdes), la caisse de spaghetti est à (1000 gourdes).
La situation n’est différente à Saint-Marc, commune du département de l’Artibonite. Le gallon d’huile coûte (1000 gourdes), la marmite de riz (haïtien) 350 gourdes, la marmite de maïs (385 gourdes), la caisse de spaghetti (1100 gourdes), marmite poids noir (600 gourdes), poids beurre (750 gourdes), la marmite de farine (210 gourdes); la marmite de sucre (270 gourdes) etc.
À Petit-Goâve, le sac de riz de 25 kg se vend à (3250 gourdes); le gallon d’huile (1250 gourdes); (1250, 1100 gourdes) la caisse de spaghetti suivant la qualité ; le plateau d’œufs (110 gourdes); la caisse de lait (1650, 1600 gourdes) suivant la qualité.
Outre ces produits, les autres ustensiles de cuisine comme le charbon de bois, gaz propane, les épices, beurre, pâte de tomate, sardine, hot dog, salami, viandes etc. sont également à haut prix. Le pays est plongé dans une insécurité alimentaire sans précédent.
Presslakay se sert de cet échantillon pour donner à ses lecteurs une idée de la situation de misère dans laquelle patauge la majorité des haïtiens.
Pourtant, les dirigeants qui gouvernent le pays ne se rendent pas compte de la gravité de la situation. Ils ne gèrent que le partage du pouvoir. Ils ne parlent que de cela. Ils se sont montrés insouciant face à la misère de la population. Même les opposants d’hier qui dénonçaient la vie chère, l’insécurité sont devenus aujourd’hui insouciant.
La petite subvention dont bénéficie la population sur le carburant est menacée. Le gouvernement d’Ariel Henry ne jure que par l’ajustement des prix de l’essence à la pompe pour cette fin d’année. « l’augmentation des prix des produits pétroliers est une nécessité», a-t-il martelé lors de la cérémonie de prise de fonction des nouveaux ministres.
Si le gouvernement parvient à augmenter le prix des produits pétroliers, il est probable que le pays connaît un chaos comme celui des 6 et 7 juillet 2018. Les prix des produits de première nécessité vont exploser. Les plus faibles n’ont pas de pouvoir d’achat alors que nous approchons vers les fêtes de fin d’année.
Plusieurs organisations syndicales, de la société civile ont déjà lancé une mise en garde à l’endroit du gouvernement contre la démarche visant à ajuster les prix à la pompe.