Le début de l'année est de plus en plus compliqué pour Haïti sur le plan sécuritaire: augmentation des cas de kidnapping, des cas d'homicides dont des policiers; des routes bloquées par des groupes armés. Tel est le tableau qui se présente à ceux qui vivent dans ce pays de la Caraïbe. Et si depuis le mois d'octobre 2022 le gouvernement a fait une demande d'assistance militaire, l'international continue de le berner.

S'il n'était pas prévu que les Nations-Unies allaient envoyer une force d'intervention dans le pays, mais les États-Unis et le Canada avaient pris la responsabilité d'apporter une contribution face à la montée exponentielle des actes de violence dans le pays. Le Canada qui n'avait toujours pas accepté de prendre les commandes des troupes en Haïti a déjà envoyé de nombreuses missions d'évaluation dans le pays. Les jours passent mais les missions n'ont toujours pas donné de résultats alors que la situation sécuritaire explose, dénoncent des citoyens qui critiquent ces pays qui prétendent d'être amis d'Haïti.
La dernière mission Canadienne en Haïti était à bord d'un avion militaire qui a sillonné le ciel d'Haïti. L'envoi de l'aéronef de patrouille à long rayon d'action CP-140 Aurora de l'Aviation royale du Canada vise à appuyer les efforts pour perturber les activités des gangs en Haïti, ont déclaré la ministre de la Défense nationale, Anita Anand, et la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, dans un communiqué repris par radio Canada en date du 5 février 2023.
Une nouvelle mission qui, selon de nombreuses personnes interrogées sur la volonté de l'international notamment le Canada d'aider Haïti, n'a rien apporté de plus. Durant son séjour, l'opération policière dans le fief du gang de ViteL'homme Innocent n'avait pas donné grand chose. La police avait seulement fait savoir de son arrivée dans certains espaces occupés par ledit gang.
La population perd de plus en plus confiance dans la PNH
Les actes d'insécurité se multiplient dans le pays et les policiers ne sont pas exempts. Et en moins d'un mois la police a perdu près de 20 policiers. Et le dernier en date est porté disparu. Il s'agit de Rabel Giscard. Selon sa femme, il avait laissé sa maison à Carrefour pour se rendre dans son lieu de travail au commissarait de Delmas 33. Depuis, sa famille est sans nouvelle de lui.
Face à cette situation où la police qui est placée pour protéger et servir n'est pas à l'abri; et était à l'origine des récentes pagailles dans les rues, de nombreuses personnes font part de leur manque de confiance dans l'institution policière.
" Nous sommes tellement descendus dans un niveau qui ne nous ressemble pas, je ne sais pas ce qui est réservé pour l'avenir du pays. De ma vie d'homme je n'ai jamais laissé Haïti. Je n'ai jamais vu un pays dans une telle dimension. Il faut s'attendre au pire si rien n'est fait. La situation dépasse la police. Il faut quelque chose de plus que ce que la police fait", a réagi André, un retraité des forces armées d'Haïti.
L'ancien militaire qui croit qu'une assistance militaire étrangère ne va pas résoudre le problème pense que si les militaires haïtiens, bien qu'en infériorité numérique, pourraient apporter main forte à la police pour sauver le pays de la main de gangs. Il dénonce la communauté internationale qui n'a pas aidé le pays à sortir de cet "enfer".
Dans l'intervalle, les voix sont de plus nombreuses à s'élever pour demander d'utiliser efficacement des soldats des forces armées d'Haïti et surtout ceux qui ont eu de solides formations en Equateur. Mais le dilemme pour le gouvernement, les États-Unis ne veulent pas d'armée en Haïti. Donc on attend l'aide ?