À côté des mouvements de protestation de rues, certains citoyens font face à la faim et la soif dans leurs maisons. L'eau se fait rare. Et d'autres produits utiles pour faire de la nourriture deviennent de plus en plus rares à Port-au-Prince et dans certaines villes de Province.

"J'ai parcouru plusieurs kilomètres à la recherche d'un gallon d'eau pour ma famille. Je suis atterri à Delmas 19. On m'a dit que là je pourrais en trouver. Le reponsable m'a dit oui effectivement il y en avait mais il y a tellement de gens qui étaient venus faire le plein, plus rien ne reste dans la citerne", explique un natif de Delmas 24.
"Les camions de distribution d'eau potable ne peuvent arriver en raison de la paralysie de la circulation des automobiles dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. L'eau se fait rare puisque la plupart des camions viennent de la Plaine du Cul de Sac donc difficile voire impossible pour eux de venir dans le contexte pareil", a de son côté expliqué le propriétaire du centre de vente, rapporte le jeune homme.
Au Village Solidarité, route de l'Aéroport, les centres de vente d'eau potable sont à sec. Le constat n'est pas différent pour plusieurs recoins du pays selon des confrères.
" J'ai marché un peu partout dans la zone. Hier on m'a dit qu'il y en avait je suis rentrée tard du travail je n'avais pas pu trouver. Et c'est l'eau du bassin qu'on a boulli et la boit tous pour étancher notre soif en attendant que l'on retrouve de l'eau potable. Même les supermarchés sont fermés", a expliqué une jeune dame qui raconte son calvaire.
Pas de pénurie de propane mais les centres de vente sont fermés
S'il est vrai que le prix du propane explose, mais des familles préfèrent l'utiliser. Il est plus rapide et plus propre que le charbon de bois, selon des usagers. Mais pour cette semaine, vue la fragilité de ce produit et les vagues de barricades de pneus enflammés, les centres sont fermés.
L'on pouvait constater plusieurs pères de familles cheminant avec leurs bombonnes en main avec l'espoir de trouver un centre qui fonctionne ce vendredi.
"J'ai passé déjà dans plus de 3 centres de vente de gaz propane. Ils sont tous fermés. Je devrais monter dans d'autres centre à Delmas où à Pétion Ville, impossible pour les motocyclettes d'atteindre Pétion Ville à cause des barricades", a expliqué Olin, père de 3 enfants.
Au centre de distribution de Delmas 17 qui fonctionnait hier, il est désormais à sec. Il faut que le propriétaire trouve la possibilité de faire venir le camion, pas de circulation, raconte un usager qui lui aussi est à la recherche du propane.
Des hôpitaux en difficultés
Déjà frappés de plein fouet par la crise du carburant, des hôpitaux sont en grande difficultés pour qu'ils puissent fonctionner comme ça se droit. Les cris lancés en ce sens sont nombreux. Certains menacent de fermer leurs portes en attendant qu'ils soient approvisionnés en carburant.
Ajouté à cela le problème de la circulation du personnel soignant. Face à la paralysie de la circulation, le personnel soignant de nombreux hôpitaux ne peuvent atteindre leurs lieux de travail respectifs.
" Nous recevons des blessés au quotidien par rapport à notre positionnement sur la route de l'Aéroport. Mais les médecins ne peuvent se rendre sur les lieux de travail. Et nous aussi nous faisons face à cette réalité", a expliqué un responsable de l'hôpital Bernard Mews.
Et cette situation n'est pas différente pour de nombreux autres hôpitaux de la zone métropolitaine où des barricades bloquent la circulation depuis mardi après-midi.
Au milieu de cette crise, Ariel Henry n'a toujours rien dit. Selon des sources, il serait prêt à faire marche arrière sur sa décision d'augmenter les prix du carburant à la pompe.