Des responsables équatoriens affirment que plus de 100 détenus ont été tués et 52 autres blessés lors d'une émeute entre gangs rivaux à l'intérieur d'une prison. Le dernier d'une série d'affrontements meurtriers dans le système pénitentiaire surpeuplé et en sous-effectif de la nation andine.
Le bureau des prisons de l'équateur a déclaré dans un tweet mercredi soir, que pour le moment, plus de 100 morts et 52 blessés ont été confirmés après l'émeute de mardi dans l'établissement de Guayaquil, une ville côtière à plus de 400 km au sud-ouest de la capitale, Quito.
Il s'agit d'un bond considérable par rapport au nombre de morts précédent de 30, qui a été confirmé par le commandant de la police régionale Fausto Buenano. Mais Buenano a déclaré que les corps trouvés dans les pipelines de la prison étaient toujours en cours d'identification. La police et l'armée ont repris le contrôle de la prison cinq heures après le début de l'émeute, avait déclaré Buenano aux journalistes, et plusieurs armes avaient été saisies.
Entre janvier et août de cette année, les autorités équatoriennes ont saisi environ 116 tonnes de drogue, principalement de la cocaïne, contre 128 tonnes en 2020. Le système pénitentiaire équatorien est devenu un champ de bataille entre les prisonniers liés aux gangs de drogue mexicains principalement les cartels de Sinaloa et Jalisco New Generation.
Les violences les plus récentes ont impliqué des coups de feu, des couteaux et des explosions et ont été causées par un différend entre les gangs de la prison « Los Lobos » et « Los Choneros », ont indiqué des responsables.
Des images télévisées montraient des détenus tirant depuis les fenêtres de la prison au milieu de la fumée et des détonations d'armes à feu et d'explosifs. Le gouvernement de l'État de Guayas, où se trouve Guayaquil, a publié sur son compte Twitter des images montrant six cuisiniers évacués de l'une des ailes de la prison.
La semaine dernière, la police a confisqué deux pistolets, un revolver, quelque 500 cartouches, une grenade à main, plusieurs couteaux, deux bâtons de dynamite et des explosifs artisanaux dans l'une des prisons de la ville.
Le système pénitentiaire de l'Équateur souffre d'une surpopulation et d'une pénurie chronique de personnel. Il y a deux semaines, la prison numéro 4 de Guayaquil a été attaquée par des drones, dans le cadre d'une guerre entre cartels internationaux , ont déclaré les autorités pénitentiaires. Il n'y a eu aucune victime dans cette attaque.
En juillet, le président Guillermo Lasso a décrété l'état d'urgence dans le système pénitentiaire équatorien à la suite de plusieurs épisodes violents qui ont entraîné la mort de plus de 120 détenus cette année. En février, 79 prisonniers ont été tués lors d'émeutes simultanées dans trois prisons du pays.
Le système pénitentiaire de l'Équateur compte 65 établissements conçus pour environ 30 000 détenus. Mais la population carcérale réelle du pays s'élève à 39 000 et le système fait face à une pénurie chronique de personnel. Le médiateur des droits de l'homme du pays a déclaré qu'il y avait eu 103 meurtres dans les prisons en 2020, la corruption permettant aux détenus d'apporter des armes et des munitions.
Robinson JEROME
