A l' initiative du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique, une journée de réflexion sur la poursuite judiciaire des cas de traite de personnes a été organisée le mardi 29 janvier 2019 à Port-au-Prince. Cette activité s’est déroulée en présence du directeur général ai de l’Ecole de la Magistrature (EMA) Me kesner Michel THERMESI, la représentante du directeur de la POLIFRONT Yvrose BENJAMIN, du directeur de Justice Sector Strengthening Program (JSSP) Me Philippe LAMARCHE et des responsables des organisations de promotion et de défense des droits humains.
Dans son discours de circonstance, le numéro 1du ministère de la Justice et de la Sécurité Publique Me Jean Roudy ALY affirme que cette initiative constitue la première phase dans le cadre de l’application du plan de suivi judiciaire des cas de traite de personnes élaboré par l’École de la Magistrature avec l’appui de JSSP pour apporter des solutions appropriées aux problèmes liés aux cas de trafic des êtres humains en Haïti.
L’élaboration dudit plan ayant fait suite au constat de l’insuffisance des réponses des juridictions aux cas de traite de personnes, fait partie des axes prioritaires du Ministre de la Justice et de la Sécurité Publique pour combattre ce phénomène qui commence à prendre des proportions alarmantes dans le pays.
À cet effet, une réunion de sensibilisation a été organisée avec les directeurs départementaux de la PNH et les commissaires du gouvernement des dix (18) juridictions de première instance en octobre 2018 au Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique.
Cette journée de réflexion, réunissant un parterre d’acteurs impliqués dans la lutte contre la traite de personnes, offre aux autorités judiciaires des opportunités d’échanges constructifs pour identifier les obstacles aux suivies judiciaires des cas de traite de personnes et envisager des pistes de solution selon Me Jean Roudy ALY qui met l’accent sur la nécessité de lutter sans relâche pour le respect des droits fondamentaux de la personne.
Il a par ailleurs appelé à la collaboration de tous les acteurs de la chaine judiciaire dont les agents de la PNH et les parquets près les Cours d'appel et tribunaux de première instance en vue d’arriver à une distribution beaucoup plus efficace de la justice en matière de traite de personnes. Des instructions ont été passées aux autorités policières de la République pour accroître la surveillance dans les zones frontalières où l’on recense beaucoup plus de cas de traite de personnes, a-t-il précisé.
Le garde des sceaux de la République, Me Jean Roudy ALY a fait référence aux instruments internationaux qualifiant la traite de personnes de crime même si le consentement de la victime est avéré. D’un autre côté, il a souligné son caractère organisationnel et transnational avec le niveau de vigilance maximum en vue de sa répression et simultanément continuer à mobiliser l’existence de son ministère contre ce fléau terrassant la société haïtienne.
Le titulaire du Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique a rappelé les résultats déjà obtenus quant à la rencontre de sensibilisation d’octobre 2018 au niveau des parquets sur une base plus ou moins régulière des informations relatives aux trafics de personnes. Il a cité comme exemple dans la juridiction de Hinche où un dossier est actuellement au cabinet d’instruction. Un autre cas enregistré dans la juridiction de Fort-liberté a donné lieu à une ordonnance renvoyant cinq individus en jugement. D’autres données provenant dans la juridiction de Jacmel sont récemment parvenues au ministère.
Helonie Lucien