L’ex Premier Ministre Jean Michel Lapin donne son point de vue sur la crise haïtienne
Intervenant sur la Radio Vision 2000, le vendredi 28 avril 2023, l’ancien Premier ministre Jean Michel Lapin a livré son point de vue sur la crise multidimensionnelle à laquelle fait face le pays. Selon lui, Haïti ne répond pas aux conditions imposées aux partenaires internationaux qui investissent dans les autres pays.

La crise multidimensionnelle à laquelle fait face le pays continue de soulever des débats entre divers acteurs de tous les secteurs de la vie nationale. Cependant, aucune solution n’a encore été trouvée. Ce qui n’empêche d’ailleurs à certains de soulever les problèmes en vue de trouver des solutions.
Selon l’ancien premier ministre Lapin, si les partenaires internationaux n’investissent pas dans le pays malgré les nombreuses sollicitations, c’est parce le pays ne répond pas aux exigences imposées notamment en matière de politiques publiques.
« Nous avons raté l’occasion de montrer aux yeux du monde que nous sommes prêts aux investissements. Nous avons eu l’occasion, durant la période du 12 janvier 2010 où les yeux du monde entier ont été fixés sur le pays, de montrer que nous répondions aux conditions préalables aux prêts et aux dons pouvant aider à mettre sur pied les institutions », a-t-il indiqué.
D’un autre côté, l’ancien chef du gouvernement a estimé que la cause est que le pays n’avait pas eu d’interlocuteurs valables vis-à-vis de la communauté internationale. Il a insisté sur le fait que le pays n’avait pas eu ce qu’il appelle « la coopération orientée ».
« Nous n’avons pas canaliser les coopérations vers des axes de développement durable. Nous avons eu des coopérations qui fixaient les domaines dans lesquels elles allaient intervenir. Par contre, ces derniers auraient dû aller en support aux programmes d’investissement public », a souligné l’ancien Premier ministre qui a aussi soutenu que la cause n’est rien d’autre qu’un mauvais choix de gouvernance. Un problème qui ne date pas d’aujourd’hui, selon lui.
« Nous sommes maintenant dans l’obligation de refonder la nation (…) parce que la bonne gouvernance ne doit pas rester un slogan politique ou encore un slogan administratif. Il faut s’investir dans cette dernière parce qu’elle met en exergue la capacité des autorités au niveau de l’État à mobiliser les ressources tant matérielles qu’humaines », a-t-il poursuivi.
M. Lapin a aussi soutenu que les responsables doivent orienter les fonds disponibles vers des projets concrets notamment la construction des hôpitaux, de logements sociaux, etc. Il a avancé que la fonction publique est gorgée de ressources humaines compétentes pouvant aider à la construction du pays.
Alors que le pays continue à s’enfoncer dans l’abîme, certains estiment qu’il est dans leur devoir de réfléchir pour trouver des solutions. La crise haïtienne est multidimensionnelle c’est-à-dire qu’elle touche tous les secteurs de la vie nationale. Sa prise en compte par tous ses fils et filles est plus que louable.