En République Dominicaine, dans la localité de Dajabón, plusieurs personnalités de la société civile ont réalisé, vendredi 24 novembre 2023, une activité appelée « Grande Concentration de Réflexion » pour exiger le gouvernement dominicain à prendre en considération les demandes qu'ils ont exprimées dans un document pour qu'Haïti puisse rouvrir sa frontière.
Dans une situation où la crise engendrée par la construction du canal perdure, les commerçants dominicains sont au bord de la faillite. Les millions se perdent au quotidien car les produits ne se vendent plus faute de marché pour les écouler. Afin de revenir à la normalité où le commerce marchait et que l’argent des Haïtiens rentraient à flot dans leur économie, diverses personnalités et structures en République voisine sollicitent auprès de leurs dirigeants une souplesse des dernières mesures restrictives prises contre Haïti.
Lors d’une activité appelée « Grande Concentration de Réflexion » qu’ils ont organisé, vendredi, les secteurs dominicains concernés par ce qu’on peut appeler “la faillite des activités commerciales” au niveau de la frontière Haïtiano-Dominicaine, ont reformulé auprès de leurs dirigeants les demandes qu’ils ont fait dans un document présenté par la chambre de Commerce et de Production de Dajabón, le Centre Montalvo et la Paroisse Nuestra Señora del Rosario, représentant la société civile.
Dans le document, il est mentionné que le gouvernement dominicain doit faciliter les rencontres avec les autorités, les commerçants et les représentants diplomatiques haïtiens afin de promouvoir des accords commerciaux mutuellement bénéfiques ; mais aussi consolider les relations entre les deux pays qui partagent l’île d’Haïti et promouvoir la médiation dans les conflits.
Parallèlement, ils demandent aussi aux autorités dominicaines la formation d’un sous-comité de la commission mixte-bilatérale qui intègre les acteurs frontaliers, pour résoudre les conflits qui affectent directement et fréquemment la vie des habitants frontaliers.
Ils exigent aussi à l’État de garantir un environnement transparent et équitable pour toutes les transactions et opérations commerciales au niveau des points frontaliers officiels. Plus précisément, les incitations reçues par les groupes économiques favorisés par les structures politiques.
Les acteurs concernés sollicitent aussi une réouverture de la frontière dans un cadre juridique qui garantit un commerce juste et équitable sans obstacles idéologiques et politiques qui menaceraient la démocratie économique. Ce qui favoriserait bien l’élimination de toutes monopoles économiques des groupes de pouvoir des deux côtés de la frontière.
Après cette première réunion, les organisateurs prévoient une autre rencontre, jeudi prochain. À travers celle-ci, ils évalueront l'activité et considérer les conditions que le gouvernement pourrait décider en matière de commerce à la frontière après la demande faite ce vendredi.
« Si la frontière n'est pas ouverte, Dajabón doit agir d'une autre manière et demander au gouvernement d'ouvrir énergiquement la frontière, car la vie au niveau de la frontière est favorisée par un commerce binational », a déclaré le père Roberto Guzmán, l'un des organisateurs du rassemblement.
M.Guzmán a également réitéré les revendications des commerçants haïtiens en déclarant que la levée des restrictions commerciales imposées par le gouvernement dominicain à Haïti est le seul moyen de rouvrir la frontière.