C'est avec un cœur rempli de douleur et de regret que je m'incline aujourd’hui pour rendre un dernier hommage à Jacques-Pierre Matilus, mon cousin, mon frère, mon compagnon de lutte, mon ami. Au-delà des liens de sang qui nous unissaient, notre parcours commun et les rapports étroits que nous avons entretenus tout au long de notre vie, c’est moi qui aurais dû être en tête du cortège funéraire et prononcer son oraison funèbre, mais les aléas de la vie en ont décidé autrement. Je sais qu’il a compris, d'outre-tombe, la raison de mon absence.
En tant que l'un des témoins de sa vie engagée sur plusieurs fronts, je formule le vœu de raconter au monde entier ce qu’il a pu accomplir au cours de son existence dédiée à l'amélioration des conditions de vie de ses congénères, des projets inachevés pour L’Estère, sa ville natale, et pour Haïti, ce pays qu’il aimait par-dessus tout.
Matilus et moi, nous sommes nés le même mois et la même année. Dix jours seulement nous séparent. Mais il tenait toujours à rappeler qu’il était mon aîné.