Comme annoncé, les États-Unis et le Canada s'attaquent à des politiciens haïtiens. Et si d'autres dirigeants politiques n'ont pas encore connu leurs sorts, Joseph Lambert, président du tiers Sénat et l'ancien sénateur Youri Lartortue quant à eux, ont reçu leur verdict. Le département du Trésor américain et le ministère des affaires étrangères du Canada ont frappé très fort.

Dans ce document rendu public ce vendredi 4 novembre 2022, le département du trésor des États-Unis, ainsi que le gouvernement du Canada, ont désigné Joseph Lambert Lambert et Youri Latortue conformément au décret 14059 du 15 décembre 2021 pour imposer des sanctions, car ils sont impliqués dans le commerce mondial de drogues illicites.
L’OFAC a désigné Lambert et Latortue pour s’être livrés, ou avoir tenté de se livrer, à des activités ou transactions qui ont matériellement contribué, ou présentent un risque significatif de contribution matérielle, à la prolifération internationale des drogues illicites ou de leurs moyens de production. Lambert est le président en exercice du Sénat haïtien et a occupé des postes politiques en Haïti pendant 20 ans. Latortue est un ancien sénateur haïtien et un politicien de longue date, lit-on dans ce document.
Joseph Lambert et Youri Latortue ont abusé de leurs fonctions officielles pour faire du trafic de drogue et ont collaboré avec des réseaux criminels et de gangs pour saper l’état de droit en Haïti”, a déclaré le sous-secrétaire au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier Brian E. Nelson.
"L’histoire de Lambert avec le trafic de drogue couvre deux décennies. Pendant ce temps, Lambert a utilisé sa position pour diriger et faciliter le trafic de cocaïne de la Colombie vers Haïti et pour faciliter l’impunité en Haïti pour d’autres trafiquants de stupéfiants. Lambert a également ordonné à d’autres de se livrer à la violence en son nom. Son trafic de drogue, ses tactiques de corruption et son mépris continu de l’État de droit ont contribué à la déstabilisation continue d’Haïti", a écrit le département du trésor américain.
Des éléments de l'élite économiques sont visés
Tous les criminels qui veulent déstabiliser le pays d'Haïti quelle que soit sa nationalité seront sanctionnés. Tel est le message du chargé d'affaires américain en Haïti Eric Stromayer. Il dénonce le fait que des hommes politiques se lient avec des groupes de gangs pour déstabiliser le pays.
Les États-Unis sont préoccupés par la violence des gangs entendent prendre toutes les mesures nécessaires pour stopper cette hémorragie, rassure Eric Stromayer.
Les hommes d'affaires qui utilisent leur puissance économique pour entretenir les forces du mal dans le pays vont connaitre le même sort que pour le Canada et les États-Unis.
Dans l'intervalle, les États-Unis travaillent sur d'autres noms qui seront sanctionnés incessamment, annonce le chargé d'affaires américains Eric Stromayer.
Selon nos informations, une liste a été acheminée aux autorités américaines contenant de noms d'hommes d'affaires et de politiciens qui fournissent de munitions et d'armes aux groupes armés. Mais aucun nom des bras financier n'est encore connu.
Le cas d'Assad Volcy ne fait pas partie du lot
Le patron de Gazette Haiti a bien été refoulé des États-Unis. C'est lui qui a confirmé la nouvelle, ce vendredi. Lors d'une intervention publique, il a fait comprendre qu'il a été refoulé par le fait qu'il avait l'habitude d'organiser des manifestations devant les locaux de l'ambassade américaine à Port-au-Prince.
Ce dernier avoue avoir été auditionné pendant plus de huit heures et durant ses heures d'audition, on lui avait demandé de parler sur son rapport avec des hommes comme Youri Latortue, Nenel Cassy et Moïse Jean Charles entre autres. Après l'audition, on lui a fait savoir qu'il n'était plus éligible de rester aux États-Unis.
“Les États-Unis et nos partenaires internationaux continueront de prendre des mesures contre ceux qui facilitent le trafic de drogue, permettent la corruption et cherchent à profiter de l’instabilité en Haïti", ont fait savoir les États Unis.
Pour l'heure, le Canada évalue la situation sur le terrain et pour s’assurer que toute force de stabilisation ne sera pas mal accueillie par la population comme étant de l’ingérence extérieure coloniale dans les affaires haïtiennes, selon La Presse.