Le pays commémore dès ce vendredi le vingt-cinquième anniversaire du génocide de 1994 au cours duquel environ 800.000 personnes ont été tuées, essentiellement Tutsi. Retour sur quelques dates-clés qui ont marqué ces massacres sur la terre des vertes collines.
Attentat contre Habyarimana
Le 7, la Première ministre hutu modérée, Agathe Uwilingiyimana, dix Casques bleus belges de la mission des Nations unies (Minuar) chargés de sa protection et plusieurs ministres de l’opposition sont tués par des militaires.
Les massacres à grande échelle commencent. Les Tutsi sont accusés par le pouvoir extrémiste hutu de collusion avec la rébellion.
Les 9 et 10, des parachutistes français et belges arrivent pour évacuer leurs ressortissants.
L’ONU réduit ses éffectifs
Le 18, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) évoque des dizaines voire des centaines de milliers de morts. Le 21, le Conseil de sécurité de l’ONU réduit de 2.500 à 270 le nombre des Casques bleus, décision qui sera très critiquée.
Opération Turquoise
Le 22 juin, l’ONU donne son feu vert à la France pour “Turquoise”, opération militaire à but humanitaire au Rwanda, qui se déroule de fin juin à fin août. Elle crée une “zone humanitaire sûre” dans le sud-ouest, freinant de facto la progression du FPR.
Le 30, le rapporteur spécial de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU qualifie le massacre des Tutsi de “génocide”, recommandant que ses responsables soient jugés par un tribunal international.

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Le FPR prend le Kigali
Le 4 juillet, le FPR, mené par le Tutsi Paul Kagame, s’empare de Kigali, mettant fin au génocide.
Des centaines de milliers de réfugiés hutu fuient au Zaïre voisin (actuelle République démocratique du Congo). Parmi eux, de nombreux génocidaires selon Kigali, qui accuse l’armée française de les avoir protégés. En 1996, le Rwanda interviendra au Zaïre, invoquant des impératifs de sécurité.
Tribunal pénal international
Le 8 novembre 1994, l’ONU crée le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), basé à Arusha (Tanzanie), qui prononcera, jusqu‘à sa fermeture fin 2015, plusieurs dizaines de condamnations allant jusqu‘à la prison à vie, mais aussi des acquittements.
Au Rwanda, près de deux millions de personnes ont comparu entre 2005 et 2012 devant des tribunaux populaires (“gacaca”).
Des procès ont également été organisés dans plusieurs pays occidentaux, dont la Belgique et la France.
2000 Kagame président
Le 17 novembre 2006, le juge français Jean-Louis Bruguière recommande de poursuivre Paul Kagame pour “participation présumée” à l’attentat déclencheur du génocide, signant neuf mandats d’arrêt contre ses proches. Kigali rompt ses relations diplomatiques avec Paris, jusqu’en 2009.
Le 10 janvier 2012, un rapport français sur l’attentat conclut que l’avion a été abattu par des missiles tirés depuis le camp militaire de Kanombe, aux mains de la garde présidentielle de Habyarimana.
Le 7 avril 2014, le 20e anniversaire du génocide est marqué à Kigali sans représentant français, après des propos de M. Kagame accusant Paris de participation active au génocide.

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2006: enquête française
Le 17 novembre 2006, le juge français Jean-Louis Bruguière recommande de poursuivre Paul Kagame pour “participation présumée” à l’attentat déclencheur du génocide, signant neuf mandats d’arrêt contre ses proches. Kigali rompt ses relations diplomatiques avec Paris, jusqu’en 2009.
Le 10 janvier 2012, un rapport français sur l’attentat conclut que l’avion a été abattu par des missiles tirés depuis le camp militaire de Kanombe, aux mains de la garde présidentielle de Habyarimana.
Le 7 avril 2014, le 20e anniversaire du génocide est marqué à Kigali sans représentant français, après des propos de M. Kagame accusant Paris de participation active au génocide.
Fin 2018, la justice française décide un non-lieu dans l’enquête sur l’attentat déclencheur du génocide, écartant un procès contre des proches de Paul Kagame.
S/Africanews