Chaque année, la date du 25 novembre est réservée pour la journée internationale pour l'élimination de la violence faite aux femmes et aux filles. Si les femmes et les filles dans les quartiers populaires et dans certaines zones du pays sont en proie à des violations flagrante, le ministère à la condition féminine a quand même commémoré la journée, oubliant le calvaire des jeunes filles violées notamment dans la Grand'Anse et à Cité Soleil.

Les plus critiques diraient que la notion de violence faite aux femmes et aux filles en Haïti, c'est un refrain chanté chaque fin novembre. Mais en réalité, les actes posés par les autorités via le ministère à condition féminine et aux droits de la femme pour protéger les femmes et les filles sont encore en attente. Ainsi nous avions posé la question à un cadre dudit ministère lui demandant ce qui est fait durant les autres mois pour faire respecter les droits des femmes et des filles, il a répondu en ces termes.
" Le Ministère à la condition féminine et aux droits de la femme c'est un ministère qui n'a pas vraiment de moyens pour répondre à cette mission de protection pour les filles surtout qui, dans certaines zones du pays sont victimes de violences. Si tu regardes le budget dudit ministère, tu peux bien te faire une idée sur ce que l'on peut faire et ce qu'on ne peut pas faire. Donc nous sommes conscients des problèmes mais nous sommes limités en termes de moyens", fait-il savoir.
"S'il n' y avait pas de partenariats avec des entités onusiennes qui financent pour nous des activités, il serait impossible de tenir le coup. Donc de nombreuses activités du ministère sont supportées par des agences onusiennes ou des ambassades accréditées à Port-au-Prince. l'État central ne s'en fout pas mal de cette réalité", a-t-il poursuivi.
La violence sexuelle utilisée par les gangs dans les quartiers poulaires, selon l'ONU
Selon un rapport des Nations-Unies paru en juillet 2022, les violences sexuelles ont eu une proportion considérable en Haïti. À Cité Soleil, les violences sont utilisées comme une arme pour répandre la peur. Au début du mois de juillet 2022, Rose , âgée de 25 ans, a été violée collectivement, avec 52 autres femmes et filles, par des éléments armés au cours d'intenses violences opposant deux coalitions de gangs rivaux de Cité Soleil, a avait souligné le rapport.
Mais malgré que les informations sont connues, les mesures prises pour stopper l'hémorragie se font encore attendre.
Dans le département de la Grand'Anse, les cas de violence sexuelle sont monnaie courante. Selon l'Initiative Départementale contre la Traite et le Trafic des Enfants, de nombreux cas de viols sont recensés dans ledit département mais dans la plupart des cas, les violeurs sont protégés par la justice dans la zone, avait dénoncé l'Organisation régionale.
Violence faite aux femmes, l'hypocrisie des organisations de droits humains
Comme le ministère à la Condition Féminine et aux droits des femmes , les organisations qui disent défendre les droits humains, se souviennent aussi des droits des femmes et des filles chaque fin novembre en annonçant des jours d'activisme contre la violence faites aux femmes comme vient de le faire le Ministère à la condition féminine vendredi.
De son côté, l'OCNH se souvient du calvaire des femmes et des filles du pays le 25 novembre comme le font de nombreuses autres organisations de droits humains.
"Dans le cadre de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, l'OCNH en profite pour appeler tous les acteurs nationaux et internationaux à consolider leurs efforts dans la lutte visant à réduire et prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles et protéger les droits des femmes. Nous devons nous unir pour que les femmes et les filles se sentent en sécurité partout dans le pays, au-delà des 16 jours d’activisme, unissons-nous pour mettre fin à la violence à l’égard des femmes en Haïti", a écrit l'organisation. Mais après la journée du 25 novembre la bataille pour faire respecter les droits des femmes et des filles prend fin.
Il faut aussi déceler l'hypocrisie de certaines organisations de femmes qui elles aussi ne se soucient pas de la situation des femmes dans les milieux reculés. Pour elles, quand on parle de droits des femmes, il s'agit du droit de celles qui sont dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince. Le temps de rompre avec cette hypocrisie si l'on veut défendre la cause des femmes et des filles dans le pays.