« Tout mandat reçu par les urnes doit être indubitablement transféré par les urnes », a tranché le nouveau ministre Mathias Pierre.
Nommé par arrêté présidentiel en date du mercredi 13 janvier, le ministre délégué auprès du premier ministre chargé des questions électorales et des relations avec les partis politiques, Mathias Pierre, a été installé dans ses nouvelles fonctions, le vendredi 15 janvier 2021. Il a promis d’œuvrer à la réalisation de bonnes élections, honnêtes, démocratiques, inclusives et participatives au cours de l’année 2021.
Le gouvernement Moïse/Jouthe auquel j’ai l’insigne honneur de participer, s’attèlera à son obligation, celle de doter le pays d’institutions démocratiques et de permettre qu’au 2ème lundi de janvier 2022, la 51ème législature entre en fonction et qu’au 7 février 2022, l’écharpe présidentielle soit transmise d’un ancien président à un nouveau président élu, a martelé l’ancien candidat à la présidence, lors de son intervention à la cérémonie d’installation présidée par le premier ministre Joseph Jouthe.
Selon lui, tout mandat reçu par les urnes doit être indubitablement transféré par les urnes. Parler de démocratie dans le monde contemporain, c’est donner au peuple souverain l’opportunité de choisir librement des concitoyens qu’il juge capables de le diriger, explique Mathias Pierre.
Élections
Les élections, souligne l’ancien opposant au régime PTHK, constituent la véritable voie par laquelle se manifeste la démocratie. C’est en vertu de ce principe que j’accepte d’occuper ce poste que je considère non comme un privilège mais comme une opportunité de servir dignement ma patrie, affirme t-il.
Mathias promet
Mathias Pierre promet de jouer un rôle d’intermédiaire entre les institutions étatiques, organisatrices ou financières des élections, les partenaires internationaux et les partis politiques. Ce rôle est délicat, avoue t-il par ailleurs, vu l’émiettement du secteur politique et les multiples divergences existant entre les leaders.
Aussi, entend t-il appliquer les stratégies appropriées de manière à coudre le tissu déchiré et attirer le maximum de collaboration et de participation, deux facteurs essentiels à t-il dit, à la réalisation et la réussite de bonnes élections.
Le ministre délégué auprès du premier ministre chargé des questions électorales et des relations avec les partis politiques appelle les leaders et tous les membres des partis politiques à la réconciliation en vue de trouver une entente qui doit être l’alliance de refondation d’Haïti devant aboutir à un pacte socio-économique de développement pour la stabilité et la croissance du pays. Car, le peuple est fatigué des luttes intestines, ajoute t-il.
Haïti est sur le point de sombrer davantage dans le chaos. D’un côté, le régime en place met le cap vers l’organisation d’un référendum pour doter le pays d’une nouvelle constitution et l’organisation d’élections avec un CEP contesté. Le président de la république Jovenel Moïse continue d’exiger le respect de son mandat qui, selon lui, se terminera en 2022. D’un autre côté, l’opposition politique est catégorique. Le mandat de Jovenel Moïse prendra fin le 07 février prochain selon la constitution. Et par conséquent, il doit quitter le pouvoir pour être remplacé par un gouvernement de transition.
Hier jeudi 15 janvier 2021, des manifestations anti-gouvernementales ont été organisées à travers plusieurs grandes villes du pays pour exiger le respect de la constitution. L’opposition politique annonce des mouvements de mobilisations jusqu’au 07 février pour contraindre Jovenel Moïse à entendre la raison.
Francky Belfort